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Phytos Deux nouveaux arrêtés « anti-pesticides »

Les arrêtés municipaux pour interdire les épandages phytosanitaires à proximité des habitations et des espaces publics se multiplient. © Stéphane Leitenberger

Les maires de Parempuyre (Gironde) et de Val-de-Reuil (Eure) ont tous deux pris, mardi 27 août 2019, un arrêté pour interdire les épandages phytosanitaires à proximité des habitations et des espaces publics. Ils viennent allonger la liste des élus qui mènent la fronde contre les phytos.

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À Parempuyre, commune périurbaine de quelque 8 200 habitants, la maire socialiste Béatrice de François vient de prendre un arrêté interdisant « formellement » les produits phytopharmaceutiques « à moins de 100 mètres de toute habitation ou espace public », selon le texte daté du 21 août. La préfecture a la possibilité de contester l’arrêté.

Le texte vise aussi bien les bailleurs qui utilisent des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts communs que les agriculteurs et viticulteurs. « Cela s’inscrit dans une démarche globale plus vaste qui touche à la santé publique, la sécurité alimentaire et la conversion à l’agriculture biologique », a résumé Béatrice de François, jointe par l’AFP.

« Protéger les riverains des zones traitées »

Dans cette commune du Médoc occupée pour moitié par des terres agricoles (céréales, vignes), la démarche fait écho à celle du maire d’une ville bretonne, Langouët, Daniel Cueff, dont l’arrêté anti-pesticides a été suspendu hier en référé par le tribunal administratif de Rennes, après un recours du préfet.

Comme Daniel Cueff et Béatrice de François, une vingtaine d’autres élus locaux ont interdit l’usage de phytos sur une partie de leur commune dont Marc-Antoine Jamet, maire du Val-de-Reuil, récent signataire d’un texte équivalent pour sa commune normande. La zone non traitée est de 150 m dans ce cas.

L’arrêté de Parempuyre évoque notamment « la carence » du ministère de la Transition écologique « dans l’obligation » qui lui est faite de « protéger les riverains des zones traitées par des produits phytopharmaceutiques ».

La municipalité fait valoir qu’il existe sur la commune de « nombreuses habitations et d’espaces publics à moins de 20 mètres d’exploitations agricoles » utilisant des produits phytopharmaceutiques.

« Aider les agriculteurs à se convertir au bio »

« Nous espérons que le gouvernement ira plus loin en interdisant les pesticides sur le territoire national et en mettant des financements pour aider les agriculteurs à se convertir au bio, a ajouté Béatrice de François. Nous souhaitons accompagner les agriculteurs. Il n’est pas question de les montrer du doigt. »

Cette volonté de conversion au bio semble irriter certains twittos, qui pointent du doigt un manque de connaissance relatif aux pesticides biologiques.

Contacté par l’AFP, le Conseil interprofessionnel du vin de bordeaux (CIVB) a dit attendre que « l’arrêté soit validé ». « Les viticulteurs ne comprennent pas cette décision », d’autant plus que « la période des traitements est terminée et ne recommencera qu’après les prochaines élections » municipales, a-t-il commenté.

D’autres ont également fait part de leur incompréhension sur Twitter, notamment un agriculteur et élu local de l’Indre-et-Loire, Olivier Fouquet, en réaction à la publication de son « collègue » normand.

I. La., avec l’AFP

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